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Dispositifs de protection ou « cache » des hameçons pour palangre

Contacts lignes lestées :
Autoline : Mustad Autoline : https://www.seimi-equipements-marine.com/catalogue/2017/pages/440.pdf
Mustad Autoline AS
Postboks 41, 2801 Gjøvik
Org.no.: 986 593 268
mail@mustadautoline.com , +47 70 10 75 80

Sources lignes lestées :
ACAP – Accord sur la conservation des albatros et des pétrels : https://www.acap.aq/fr/captures-accidentelles/fiches-pratiques/2605-fiche-pratique-08-peche-a-la-palangre-pelagique-lestage-des-lignes/file et https://www.acap.aq/fr/captures-accidentelles/fiches-pratiques/1460-fiche-pratique-02-la-peche-a-la-palangre-de-fond-lestage-des-lignes-poids-externes/file

Poisson F., Wendling B., Cornella D., Segorb C., 2015. Guide de bonnes pratiques pour réduire la mortalité des espèces sensibles capturées accidentellement par les palangriers pélagiques français en Méditerranée. Projets SELPAL et RéPAST. 60 pages.

 

Sources glissière, capsule ou trémie :
ACAP – Accord sur la conservation des albatros et des pétrels : https://www.acap.aq/fr/captures-accidentelles/fiches-pratiques/1463-fiche-pratique-06-la-peche-a-la-palangre-de-fond-goulotte-de-pose-sous-marine/file

 

Sources appâts colorés :

ACAP – Accord sur la conservation des albatros et des pétrels : https://www.acap.aq/fr/captures-accidentelles/fiches-pratiques/1464-fiche-pratique-10-peche-a-la-palangre-pelagique-appats-colores-en-bleu-calmars/file

 

Sources tractation d’objets :

Poisson F., Métral L., Brisset B., Wendling B., Cornella D., Segorb C., Marchand M., Cuvilliers P., Guilbert G., Bailleul D., Arnaud-Haond S., 2015 a. Rapport de fin de projet. Projet SELPAL. 125p.

Poisson F., Wendling B., Cornella D., Segorb C., 2015 b. Guide de bonnes pratiques pour réduire la mortalité des espèces sensibles capturées accidentellement par les palangriers pélagiques français en Méditerranée. Projets SELPAL et RéPAST. 60 pages.

Lestage des lignes et adaptation de la vitesse de filage

Les lignes lestées, à utiliser en adaptant la vitesse de filage, permettent de diminuer ce risque. Il s’agit de lignes alourdies afin d’accroître leur vitesse d’immersion, et ainsi de se trouver plus rapidement hors de portée des oiseaux. L’efficacité des lignes lestées est augmentée par l’utilisation d’autres dispositifs complémentaires.

Le lestage des lignes  est obligatoire dans la Réserve naturelle nationale des TAAF. Les navires pratiquant la pêche à la légine dans les TAAF ont par ailleurs obligation d’utiliser des lignes lestées et blanches.
Le lestage est par ailleurs repris dans le RÈGLEMENT (UE) 2018/975 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 4 juillet 2018 établissant des mesures de gestion, de conservation et de contrôle applicables dans la zone de la convention de l’Organisation régionale de gestion des pêches du Pacifique Sud (ORGPPS)

 

Qu’est-ce qu’une ligne lestée ?

L’utilisation de lignes lestées permet la mise hors de portée des oiseaux des appâts.
Le lestage des lignes peut être réalisé de façon externe (ajout de poids externes à la ligne lorsqu’elle est déployée ), ou via une ligne auto-lestée par des billes de plomb (ACAP). Ce lestage « accélère la plongée des appâts et empêche les oiseaux de s’en saisir » (Poisson et al., 2015). Une adaptation de la vitesse de filage permet d’ajuster la courbure de la ligne et l’obtention d’un effet similaire.

Le lestage externe des lignes peut être obtenu de trois manières différentes :

  • L’utilisation de palangre automatique (Autoline) : ces palangres automatiques se composent d’une seule ligne avec des hameçons munis d’appâts attachés à intervalles réguliers. Le matériel est automatisé et a été conçu pour une utilisation sans poids externe supplémentaire (il est alors difficile d’effectuer tout ajout).
  • La palangre espagnole (notamment utilisée pour la légine australe) : elle se compose de deux lignes, « mère » et « père », mises en parallèle. La ligne « mère » est en général une corde de polypropylène d’une épaisseur de 18 mm, utilisée pour la remontée à bord. Les hameçons et les lests sont attachés à la ligne « père », plus légère : elle est reliée à la ligne « mère » par des avançons dans une configuration en forme d’échelle. Les lests (comme des pierres par exemple) sont à attacher à intervalles réguliers lors de la préparation de la ligne pour la pose. Le poids, la densité et la distance entre les lests déterminent la vitesse d’immersion de la ligne.
Palangre espagnole, également appelée palangre mixte (source : Ifremer – Deschamps)

 

  • La palangre semi-pélagique (pour des espèces qui migrent quotidiennement des fonds marins dans la colonne d’eau, comme le merlu) : ses lignes sont configurées de façon à ce que les hameçons soient suspendus au-dessus du fond marin, par la pose de lests et de flotteurs sur la ligne d’hameçons. La vitesse d’immersion de ces lignes est très variable et les hameçons situés près des flotteurs restent accessibles aux oiseaux marins pendant de longues périodes.

 

Comment utiliser une ligne lestée ?

Plusieurs recommandations ont été formulées par l’ACAP quant à l’utilisation de lignes lestées :

  • Pendant la mise en place, les lests externes doivent être poussés par-dessus bord avec la ligne pour éviter toute tension de la ligne,
  • Les boîtes d’hameçons en métal réduisent le risque d’accrochage des hameçons et provoquent moins de tension sur la ligne.
  • Lorsque la distance entre les lests est trop grande, la ligne d’hameçons a tendance à se propulser immédiatement avant le déploiement d’un lest et cela expose les hameçons aux attaques d’oiseaux marins. Réduire la distance entre les lests atténue ce problème et conduit même à une meilleure vitesse d’immersion. Dans le cas des palangres semi-pélagiques, les hameçons situés près des flotteurs ont une vitesse d’immersion inférieure à ceux des autres sections sur la ligne et sont responsables de presque toutes les captures accidentelles d’oiseaux marins. Le retrait des hameçons situés à côté des flotteurs ou l’augmentation de la longueur de la ligne reliant le flotteur à la ligne d’hameçons aiderait à réduire la mortalité des oiseaux marins liée à ces pêcheries.
  • Le poids des filets remplis de pierres ou des blocs de béton est très variable. Les lests en métal moulé donnent une bien meilleure homogénéité de la répartition du poids le long de la ligne. En outre, les lests en métal profilé atteignent un taux d’immersion plus élevé que les lests de pierre de même poids.
  • Ajouter du poids aux palangres augmente légèrement la charge de travail pour l’équipage et peut potentiellement accroître la tension sur les engins de remontée des lignes et le risque de rupture des lignes. L’adoption de poids plus légers en métal permettrait d’atténuer ces problèmes.

Le lestage optimal identifié par l’ACAP est, pour la palangre automatique, de 50 g/m, pour que la ligne atteigne une vitesse d’immersion d’environ 0,24 m/s à 20 m (d’où une réduction du taux de captures accidentelles de puffins à menton blanc et de puffins fuligineux, de plus de respectivement 90 % et 60 % dans les pêcheries de Nouvelle-Zélande). Les palangres automatiques à lests externes nécessitent des poids de 6 kg attachés tous les 42 m pour atteindre un taux d’immersion comparable à celui d’une ligne autolestée de 50 g/m. Enfin, l’utilisation de lignes autolestées, avec un minimum de 50 g de plomb par mètre, est recommandée.

Normes de pondération possibles pour les lignes en vue de réduire le risque de capture accidentelle d’oiseaux marins (source : ACAP)

Glissière, capsule ou trémie servant à filer les palangres sous l’eau

Ces dispositifs permettent la pose sous-marine des lignes : les hameçons sont déployés sous la surface de la mer et donc hors de la portée et de la vue des oiseaux marins. Cela se fait traditionnellement avec l’aide d’un tube (appelé « goulotte » dans le cadre de la pêche à la palangre de fond) attaché à la poupe du navire et plongeant d’1 à 2 mètres sous la surface.

Selon l’ACAP, la conception actuelle de la goulotte semble avoir un potentiel limité de réduction des taux de capture accidentelle d’oiseaux marins à des niveaux acceptables quand elle est utilisée en tant que mesure seconde (de manière isolée) : elle est à utiliser en complément d’autres dispositifs. Par ailleurs, son utilisation par mauvais temps limite son efficacité, du fait du tangage du navire : la ligne d’hameçons est en effet périodiquement exposée à l’air libre.

Quel coût d’installation ?

L’ACAP estime le coût d’équipement d’un navire à environ 15 000 euros. Par ailleurs, la perte d’appâts et l’usure des lignes de pêche due au frottement peuvent être élevées, entraînant des coûts supplémentaires.

Quelle efficacité ?

L’efficacité des glissières a pu être testée dans le cadre de plusieurs projets de recherche listés par l’ACAP :

  • Des essais en Norvège ont montré que l’utilisation d’une goulotte de pose réduit de façon notable les captures accidentelles de fulmars boréaux (de 1,75 à 0,49 oiseaux pour 1 000 hameçons).
  • Des essais expérimentaux dans la pêche à la morue de fond en Alaska ont montré que les captures accidentelles peuvent être réduites de 79 % grâce à la pose d’une glissière par rapport à une pêcherie sans aucune mesure de réduction. Comme en Norvège, la plupart des captures accidentelles en Alaska a concerné le fulmar boréal, une espèce qui se nourrit en surface.
  • Des essais plus poussés réalisés dans la pêcherie à la légine australe dans l’archipel du Prince Edouard (océan Austral), ont montré des résultats encourageants concernant les albatros et les pétrels. Avec un ensemble d’autres mesures de réduction, l’ajout d’une goulotte divise les captures accidentelles par trois. Les taux de captures accidentelles enregistrés en journée avec la goulotte ont été plus faibles que les taux obtenus la nuit sans goulotte (cependant, le nombre de captures accidentelles n’est pas devenu nul). Comme pour de nombreuses mesures de réduction, les facteurs environnementaux et fonctionnels influencent l’efficacité de ces goulottes.

Utilisation d'appâts colorés

Des appâts colorés en bleu peuvent être utilisés dans le cadre de la pêche à la palangre pélagique : la coloration des appâts en bleu réduit en effet le contraste entre l’appât et la mer, ce qui réduirait leur visibilité pour les oiseaux marins en quête de nourriture.

Quelles recommandations d’utilisation ?

Il est recommandé par l’ACAP, pour le processus de coloration, que les appâts soient entièrement décongelés avant de pouvoir absorber suffisamment de colorant. Les colorants alimentaires, tels que le bleu FD C N°1 de Virginia Dare ou l’E133, sont fréquemment utilisés. L’appât doit être entièrement décongelé avant d’être suffisamment coloré pour ne pas être repéré par les oiseaux : l’appât décongelé, en particulier le poisson, est moins susceptible de rester sur l’hameçon et la décongélation demande un temps de préparation important
Au Brésil, une société spécialisée dans les colorants alimentaires a élaboré un colorant particulier pour les appâts. Selon la concentration du colorant et la couleur désirée, l’appât est trempé entre 20 minutes et quatre heures. Une comparaison avec une fiche de couleurs détermine le moment où la couleur désirée est atteinte. L’appât est généralement recongelé après avoir été coloré puis utilisé semi-congelé (sa tenue sur les hameçons est ainsi améliorée).
Le calmar prend la coloration de façon bien plus efficace que le poisson, tandis que le poisson perd facilement ses écailles colorées et le contraste est très fort entre les surfaces dorsale et ventrale du poisson.

Quelle efficacité ?

L’efficacité des appâts colorés en bleu en matière de réduction des captures accidentelles d’oiseaux marins est variable : certains essais ont révélé des réductions de contacts entre les albatros et les appâts de plus de 90 %, dépassant ainsi d’autres mesures de réduction. A l’inverse, d’autres indiquent que la seule utilisation d’appâts colorés en bleu était moins efficace que d’autres mesures de réduction étudiées, notamment la mise en place latérale et les goulottes de pose sous-marine.

L’importance du type d’appât est soulignée : le poisson coloré en bleu est beaucoup moins efficace que le calmar pour réduire les attaques d’oiseaux marins sur les hameçons.

L’ACAP liste plusieurs facteurs pouvant influencer l’efficacité des appâts colorés en bleu :

  • Selon certains professionnels, des facteurs environnementaux (intempéries, lumière, couleur de la mer) et opérationnels (la façon dont l’appât est utilisé) influencent le comportement des oiseaux marins par rapport aux appâts colorés.
  • La compétition et les exigences alimentaires, selon les saisons, des oiseaux marins en quête de nourriture, peuvent influencer leur comportement vis-à-vis des appâts colorés en bleu.
  • Sur le long terme, il est possible qu’un phénomène d’habituation se mette en place.
  • L’efficacité des appâts est augmentée par l’utilisation d’autres dispositifs complémentaires, comme des lignes lestées.

Quel coût ?

En termes de coûts, à Hawaï, on estime que colorer chaque palangre coûte 14$ (environ 12 euros), ce qui équivaut à environ 8$ (environ 7 euros) pour 1 000 hameçons.

Tractation d'objets

La tractation d’objets à l’arrière du navire peut contribuer à empêcher les oiseaux de plonger sur les appâts : un “teaser” permet de retenir l’attention des oiseaux en un point, tandis qu’une bouée trainée à 30 m derrière le bateau les effraie et les dissuade de plonger sur les hameçons (Poisson et al., 2015 b).

Rideau pare-oiseaux (rideau de Brickle)

Le rideau pare-oiseaux (aussi appelé rideau de Brickle) possède les caractéristiques suivantes, listées dans l’arrêté du 6 février 2017 transposant la recommandation CMM 2016/01 de l’Accord relatif aux pêches dans le Sud de l’océan Indien : « Le rideau est suspendu autour de la ligne virée afin de délimiter une zone où les oiseaux n’ont pas accès. Ce système doit être suffisamment éloigné de la ligne pour ne pas gêner les manœuvres de virage. Il est en contact avec l’eau sur toute sa longueur par l’intermédiaire d’un chapelet de bouées jointives de couleur vive. Ce dispositif de bouées, surmonté sur toute sa longueur d’une structure d’au moins 1 mètre de haut empêchant le passage des oiseaux sans leur porter atteinte, doit être en contact autant que possible avec la coque du navire en amont et aval du poste de virage. »

L’utilisation d’un rideau pare-oiseaux fait partie des mesures réglementaires mises en place dans la pêcherie à la légine aux TAAF.