Répulsifs acoustiques « Pingers » pour fileyeurs (projet PIFIL)
Sommaire
Contact :
• CNPMEM : cnpmem@comite-peches.fr
Sources :
Article du Marin sur le projet PIFIL : https://www.ouest-france.fr/mer/peche/peche-ils-experimentent-un-petit-boitier-qui-effarouche-les-dauphins-1d175436-585f-11ec-a1c3-ccfd47f2face
PIFIL : le nouveau programme pour développer un dispositif limitant les captures accidentelles de dauphins communs – Article de présentation du projet par le CNPMEM : https://www.comite-peches.fr/pifil-le-nouveau-programme-pour-developper-un-dispositif-limitant-les-captures-accidentelles-de-dauphins-communs/
Qu’est-ce qu’un répulsif acoustique / pinger ?
Le pinger est un dispositif de dissuasion acoustique visant à réduire les captures accidentelles de cétacés (ici, dauphins communs). Il émet un signal sonore efficace pour repousser ces espèces. Le pinger s’active au contact de l’eau en émettant des séries d’ultrasons qui sont perceptibles par le système auditif des mammifères sans leur provoquer de dommage.
L’objectif du projet PIFIL : permettre l’évaluation de l’efficacité d’un dispositif limitant les captures accidentelles
Lancé en octobre 2021, le projet PIFIL, porté par le CNPMEM, vise à acquérir des données sur le terrain pour la validation scientifique d’une solution technologique efficace et éprouvée.
Le projet s’inscrit dans la lignée des projets de recherche menés par les professionnels de la pêche et les scientifiques. En capitalisant sur les expérimentations du projet LICADO initié en 2019, PIFIL s’intéresse au dispositif prometteur pour les fileyeurs : l’activation uniquement lors de l’opération de filage, de répulsifs acoustiques nouvelle génération spécifiquement conçus pour les dauphins communs (les pingers CETASAVER). Les résultats obtenus dans le cadre de LICADO sont encourageants mais une expérimentation à large échelle est nécessaire pour objectiver son efficacité avec des données statistiquement analysables : c’est l’objectif du projet PIFIL.
Comment ça marche ?
Au travers de leurs observations, les professionnels ont identifié ce moment de l’action de pêche comme particulièrement à risque pour différentes raisons. C’est le moment ou le filet est le plus « mou » (détendu), entrainant plus de risques qu’un mammifère marin s’y emmêle ; une fois le filet calé dans le fond, sa hauteur est assez faible par rapport à celle de la colonne d’eau au-dessus, celui-ci est donc peu en interaction avec les mammifères marins ; lors de la remontée du filet, ce dernier est tendu et donc moins propice à l’emmêlement d’un mammifère marin.
Les acousticiens ont confirmé que le sillage du bateau, avec ses innombrables micro-bulles, pourrait perturber l’écholocation des mammifères marins.
Les pingers CETASAVER émettent un signal acoustique répulsif éprouvé et validé scientifiquement (effet répulsif sur 200 mètres maximum, provoquant un éloignement dans 87% des cas). Chaque signal est unique pour éviter les phénomènes d’accoutumance. La nuisance acoustique dans l’écosystème est aussi limitée car il est actionné seulement lors de l’opération de filage.
Quelles prochaines étapes pour le projet PIFIL ?
Avec les partenaires du projet, les CRPMEM et OP de la façade Atlantique ainsi que l’AGLIA, OCTECH et l’Ifremer, le projet va permettre d’équiper 20 fileyeurs du Golfe de Gascogne. Les armateurs et leurs équipages, volontaires pour participer au projet, vont réaliser les tests et récolter les données. Une application pour tablette est également développée pour faciliter la récolte de donnée.
Un deuxième volet au projet PIFIL a pu être développé en 2022, permettant d’équiper 10 navires supplémentaires, et ainsi augmenter la collecte des données.
Le projet, qui se termine en septembre 2023 prévoit une analyse complète du jeu de données collecté sur le temps du projet (2021-2023). Les premiers résultats d’analyse, effectués sur les données récoltées en 2021 et au premier semestre 2022 montrent que les captures accidentelles sont des évènements rares (5 captures accidentelles sur les 816 opérations de pêche observées avec fonctionnement du pinger). Si les captures accidentelles semblent moins nombreuses lors des opérations de pêche utilisant le pinger, comparées à celles n’en utilisant pas, elles ne sont pour autant pas assez nombreuses pour quantifier l’efficacité du dispositif à l’heure actuelle.
Ceci dit, les tests et analyses continuent au regard de ces résultats prometteurs.